Il est certaines choses qu’il est parfois bon de repréciser. La polémique – maintenant enterrée – née à la dernière assemblée générale lorsque la mairie a exprimé de façon on ne peut plus tranchée sa position sur le logement, est venue nous rappeler la nécessité de clarifier, encore et toujours, certaines positions de l’association.

La Croix-Rousse n’est pas à vendre n’a jamais fait mystère de sa position en matière d’urbanisme : elle plaide pour une urbanisation modérée, et raisonnée. Mais contrairement à ce que d’aucuns voudraient faire croire, elle ne fait pas son credo de l’opposition systématique à tout projet de construction.

S’agissant du logement en particulier, la Croix-Rousse n’est pas à vendre défend une politique d’équilibre, qui s’efforce à la fois de préserver la qualité de vie et de garantir la mixité sociale et générationnelle, qui tous deux constituent les fondements de l’identité croix-roussienne.

Cependant, l’association entend bien exercer son sens critique vis-à-vis de l’application de la loi ALUR dans le 4ème arrondissement. Car envisager 25% de logements sociaux à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’une agglomération constitue un objectif louable, mais attention aux effets d’annonce ! Actuellement, la politique de construction ne prévoit « que » 25% logements sociaux dans les programmes neufs. A ce train, la Croix-Rousse atteindra effectivement cet objectif dans… 293 ans.

C’est donc dans un souci de pragmatisme que l’association défend la construction de logements majoritairement – sinon exclusivement – à vocation sociale, mais également la réhabilitation de logements existants, et particulièrement dans la partie est de l’arrondissement, qui se trouve être déjà très dense.

C’est au prix d’une politique du logement équilibrée et ambitieuse que la Croix-Rousse conservera durablement son identité, à travers la défense de sa diversité sociale, culturelle et générationnelle. On l’a – hélas – déjà constaté par ailleurs, une urbanisation mal maîtrisée conduit bien souvent à une homogénéisation sociologique préjudiciable à la vie du quartier.

Certes, l’arrivée d’une population en mesure d’acquérir des logements proposés à un tarif de 6000 euros le mètre carré est très appréciable pour les finances de la collectivité, mais, à terme, elle se révèle néfaste si elle devient exclusive, car elle en vient à priver un quartier de ses forces vives, qui ne sont ni plus ni moins que tous les aspects qui constituent sa diversité.